Fraulich?Weiblich? (Qui « sied » au féminin « / Féminité )
En s’interrogeant sur les termes « Féminité et Corps », on constate qu’en français, à première vue, ces expressions semblent ne pas prêter pas à confusion.
Féminité, renvoie à Femme.
Le Féminin n’en reste pas moins un objet de recherche étendue.
Corps peut prendre le sens d’ enveloppe matérielle des êtres, d’organisme, de chair, de physique…
En Allemand il existe plusieurs mots pour parler du Corps et de la Femme.
Le vocable » Corps « , se traduit par Leib ou Körper:
Paul Laurent Assoun, psychanalyste et professeur à l’Université Paris VII écrit:
« A propos des deux corps Köper et Leib » : L’Allemand prend acte de cette pliure au sein de la corporéité en distinguant au moins deux termes: le corps, c’est une architecture visible, un corps en sa réalisation anatomique ( Körper ). Bâtisse corporelle ou anatomie ( Körperbau) qui peut être atteinte en son intégrité, par une blessure ou lésion ( Kôrperverletzung).
C’est celui qui tombe sous le regard, adhérence somatique du sujet, en son enracinement sensible.
Le corps, c’est aussi Leib: corps compris à la fois au figuré,
- principe métaphysique, dans l’opposition à l’âme, ( Seele)
- et comme d’un » intérieur » ( inneres) c’est le giron ou sein » maternel », les entrailles ( corps viscéral) ou le ventre – enracinement du vivant, chaire vive. Par opposition au » Kôrper », instance de la vie animale, le « Leib » , c’est la vie organique.
Le corps, c’est à la fois cet « être surface », cette carcasse » Rumpf’ et cette substance qui donne sa profondeur à la « personne »vivante. Mais c’est aussi le corps cadavérisé ( Leichnam, Leiche ), la dépouille mortelle où s’avoue en quelque sorte l’être-là du corps.
Enracinement dans la vie ( Leben qui peut consoner avec Leib) et figure de la « facticité ».
La psychosomatique s’est promue, au carrefour de la médecine et le psychanalyse, à partir de l’opposition de ces corps.
La métapsychologie n’a pas besoin de cette rallonge : dans la mesure où elle contient, bien relue et mise au travail clinique par cette » doctrine du corps », cette mise en tension entre Kiirper et Leib. C’est ce que nous cherchons à faire entendre dans les précédentes leçons.
J’adhère à cette vision des choses et je dirai que » Keirper » est de l’ordre de ce qu’on voit et qu’il est possible de toucher, saisir, voir.
C’est aussi de l’ordre de la forme et du corps que l’on entraîne ( le corps du sportif), que l’on sculpte dans les Clubs de Fitness et les salles de musculation ( Keirper -corps – muscle-viande humaine ).
C’est aussi celui qui fait l’objet de soins « corporels » (Körperpflege).
Ce corps-là se trouve sur le versant du type de constitution. de la structure morphologique et interne ( Körperbautypen, Körperarterie, Körperschlagader ).
C’est aussi le corps-machine, qui présente des dysfonctionnements, parfois, comme chez les handicapés moteurs, et locomoteurs ( Körperbehinderte).
Avec le » Körper « , on s’adresse aussi au mécanisme, à l’activité organique.
Chaque organe remplit alors une fonction particulière, qui va dans le sens d’un agencement de la vie, ainsi on est plongé dans le monde des transformations internes, les compositions de sécrétions, du sang…( Körperflüssigkeiten ).
C’est aussi le corps palpable, repérable par son poids, sa taille ( Körpergewicht, Körpergaße), celui qui plaît, sur un regard.
A l’égard du » Leib « , on peut dire, qu’initialement c’était en référence avec l’histoire des religions et la théologie.
A côté de l’âme ( Seele ), le » Leib » apparaît comme une autre réalité de l’Homme ( Problèmes entre le corps et l’âme ).
Initialement, dans les milieux religieux, on délaissait un peu le » Leib « , au profit de l’âme, mais on lui accordait cependant une certaine place, puisque, lorsqu’il s’agissait de la croyance d’une vie après la mort, on instaura les sépultures, tombeaux, mausolées…
En théologie on parle de » Leib Christi « ; pour l’Eglise c’est le » Corpus Christi « , et le pain, l’hostie, au moment de l’Eucharistie.
C’est une notion de corps sacré, le corps du fils de Dieu sur Terre, le corps du Christ qui revit à chaque messe et que l’on peut incorporer.
Il s’agissait d’une dépendance, d’un asservissement du paysan par rapport au seigneur ( Leibherr ) auquel il était lié.
» Leibeigen » induit une dépendance de la personne intime à un suzerain, ou tout être supérieur, omnipotent ayant tous les droits sur cet individu.
Mais c’est aussi aimer » Corps et âme » (Leib und Seele ) et « Avoir le diable au corps ( dans la peau ) »: » den Teufel lin LEIB haben « .
Par rapport au » Körper « , il y a dans le » Leib « , une flamme supplémentaire, une vie, inconsciente souvent, des pulsions, des désirs…
» Der leibliche Vater ( Père ) », par exemple, c’est le père qui a conçu l’enfant.
Quand on dit: » Sie ist gesegneten Leibes » ( Elle a un corps sacré), cela signifie: » elle est enceinte « .
» Leibesfrucht ( fruit ) » correspondrait au bébé dans le corps de la mère, le fruit de ses entrailles.
Et puis, pour terminer, peut-être, cette expression:
» Keine Ehre im Leib haben » : ne pas avoir de dignité, d’honneur.. ( de tripes, de…)
Ces exemples montrent bien que le corps au sens de » Leib « .
Il existe pleinement, il est traversé par les émotions.
C’est la chair noble, sensible, liée à l’esprit.
Weiblichkeit et Fraulichkeit?
En ce qui concerne le substantif » Féminité », la langue allemande est plus élargie, mais cependant elle ne plaît pas toujours aux féministes.
Femme se dit: » Frau, Weib, Dame »
Il existe plusieurs manières de traduire Féminité en allemand: » Weiblichkeit, Fraulichkeit, Frauentum, Weiberart » .
Je ne retiendrai, que « Fraulichkeit et Weiblichkeit », plus proches de la présente recherche.
» Fraulichkeit « , correspondrait à ce qui s’adresse plus à l’apparence et vient de » Frau « ( femme).
C’est l’épouse: Frau HUBER, au sens de Madame HUBER et aussi toute la médecine féminine: » Frauenarzt » ( la gynécologie) .
Ce sont les maladies féminines, liées au sexe de la femme: » Frauenkrankeitheiten »
C’est aussi le mot utilisé pour traduire le mouvement féministe: » Frauenbewegung »
C’est aussi » Unsere Liebe Frau » ( Notre Dame) et tout ce qui concerne la recherche, les études sur les femmes, Women studies « Frauenforschung, feministische Wissenschaft « .
On évoque aussi le » Frauenmilch « , pour le lait maternel, et » Frauenraub « pour les rapts, prises d’otage, enlèvements de femmes et de fillettes » .
Mais le coeur de la femme, son essence, se retrouvent plus dans la notion de :
» Weiblichkeit « .
Ceci vient de « Weib » (femme ).
A noter que l’adjectif » weiblich » est aussi le ternie employé en grammaire pour le genre d’un substantif, et aussi celui qui est mentionné sur les passeports pour stipuler le sexe de la personne.
Mais » Weib » est parfois connoté péjorativement_
» Weibisch » est utilisé pour ce qui est efféminé chez un homme et » Weibgeschwâtz » désigne les commérages.
En revanche, » Weibertreue » définit la fidélité féminine.
Et on parle de » Mann und Weib « , pour le couple.
« Ein Weib « , c’est aussi une épouse, mais une vraie, qui ne porte pas forcément le même nom, mais qui partage la vie d’un homme.
C’est à la fois plus simple, et plus compliqué.
On parle ici de la femme, avec un homme ( Mânnlichkeit / Weiblichkeit ).
De l’accord entre féminité et masculinité, virilité.
» Weiblichkeit » semble plus tourné vers l’intérieur de l’être, ce qu’il vit, ressent en
particulier, qu’un homme ne pourrait éprouver.
Cela rime, dans mes associations personnelles, avec » weich « : doux, suave, tendre.
Alors que » Fraulichkeit » est plus orienté vers l’extérieur, ce qui paraît, ce qui est vu et peut se fabriquer.
» Weiblichkeit « , est discret, pudique, secret, il s’enfuit dès qu’il est dévoilé.
rEn même temps, il envahit la femme, la capture.
Elle est sans défense face à ce phénomène, ne peut lui échapper, et doit s’en laisser pétrir.
Pour ce qu’il en est du concept de » Fraulichkeit « , on peut dire qu’il est trop restreint, ne parvient pas à identifier la femme, dans sa subjectivité typique.
Alors que le principe de » Weiblichkeit » délimite une acception plus vaste, identité et subjectivité sont présentes.
On y trouve une conscience de soi, une existence, une épuration quintessenciée de la femme.
(article inachevé)
Fraulich?Weiblich? (Qui « sied » au féminin « / Féminité )
En s’interrogeant sur les termes « Féminité et Corps », on constate qu’en français, à première vue, ces expressions semblent ne pas prêter pas à confusion.
Féminité, renvoie à Femme.
Le Féminin n’en reste pas moins un objet de recherche étendue.
Corps peut prendre le sens d’ enveloppe matérielle des êtres, d’organisme, de chair, de physique…
En Allemand il existe plusieurs mots pour parler du Corps et de la Femme.
Le vocable » Corps « , se traduit par Leib ou Körper:
Paul Laurent Assoun, psychanalyste et professeur à l’Université Paris VII écrit:
« A propos des deux corps Köper et Leib » : L’Allemand prend acte de cette pliure au sein de la corporéité en distinguant au moins deux termes: le corps, c’est une architecture visible, un corps en sa réalisation anatomique ( Körper ). Bâtisse corporelle ou anatomie ( Körperbau) qui peut être atteinte en son intégrité, par une blessure ou lésion ( Kôrperverletzung).
C’est celui qui tombe sous le regard, adhérence somatique du sujet, en son enracinement sensible.
Le corps, c’est aussi Leib: corps compris à la fois au figuré,
- principe métaphysique, dans l’opposition à l’âme, ( Seele)
- et comme d’un » intérieur » ( inneres) c’est le giron ou sein » maternel », les entrailles ( corps viscéral) ou le ventre – enracinement du vivant, chaire vive. Par opposition au » Kôrper », instance de la vie animale, le « Leib » , c’est la vie organique.
Le corps, c’est à la fois cet « être surface », cette carcasse » Rumpf’ et cette substance qui donne sa profondeur à la « personne »vivante. Mais c’est aussi le corps cadavérisé ( Leichnam, Leiche ), la dépouille mortelle où s’avoue en quelque sorte l’être-là du corps.
Enracinement dans la vie ( Leben qui peut consoner avec Leib) et figure de la « facticité ».
La psychosomatique s’est promue, au carrefour de la médecine et le psychanalyse, à partir de l’opposition de ces corps.
La métapsychologie n’a pas besoin de cette rallonge : dans la mesure où elle contient, bien relue et mise au travail clinique par cette » doctrine du corps », cette mise en tension entre Kiirper et Leib. C’est ce que nous cherchons à faire entendre dans les précédentes leçons.
J’adhère à cette vision des choses et je dirai que » Keirper » est de l’ordre de ce qu’on voit et qu’il est possible de toucher, saisir, voir.
C’est aussi de l’ordre de la forme et du corps que l’on entraîne ( le corps du sportif), que l’on sculpte dans les Clubs de Fitness et les salles de musculation ( Keirper -corps – muscle-viande humaine ).
C’est aussi celui qui fait l’objet de soins « corporels » (Körperpflege).
Ce corps-là se trouve sur le versant du type de constitution. de la structure morphologique et interne ( Körperbautypen, Körperarterie, Körperschlagader ).
C’est aussi le corps-machine, qui présente des dysfonctionnements, parfois, comme chez les handicapés moteurs, et locomoteurs ( Körperbehinderte).
Avec le » Körper « , on s’adresse aussi au mécanisme, à l’activité organique.
Chaque organe remplit alors une fonction particulière, qui va dans le sens d’un agencement de la vie, ainsi on est plongé dans le monde des transformations internes, les compositions de sécrétions, du sang…( Körperflüssigkeiten ).
C’est aussi le corps palpable, repérable par son poids, sa taille ( Körpergewicht, Körpergaße), celui qui plaît, sur un regard.
A l’égard du » Leib « , on peut dire, qu’initialement c’était en référence avec l’histoire des religions et la théologie.
A côté de l’âme ( Seele ), le » Leib » apparaît comme une autre réalité de l’Homme ( Problèmes entre le corps et l’âme ).
Initialement, dans les milieux religieux, on délaissait un peu le » Leib « , au profit de l’âme, mais on lui accordait cependant une certaine place, puisque, lorsqu’il s’agissait de la croyance d’une vie après la mort, on instaura les sépultures, tombeaux, mausolées…
En théologie on parle de » Leib Christi « ; pour l’Eglise c’est le » Corpus Christi « , et le pain, l’hostie, au moment de l’Eucharistie.
C’est une notion de corps sacré, le corps du fils de Dieu sur Terre, le corps du Christ qui revit à chaque messe et que l’on peut incorporer.
Il s’agissait d’une dépendance, d’un asservissement du paysan par rapport au seigneur ( Leibherr ) auquel il était lié.
» Leibeigen » induit une dépendance de la personne intime à un suzerain, ou tout être supérieur, omnipotent ayant tous les droits sur cet individu.
Mais c’est aussi aimer » Corps et âme » (Leib und Seele ) et « Avoir le diable au corps ( dans la peau ) »: » den Teufel lin LEIB haben « .
Par rapport au » Körper « , il y a dans le » Leib « , une flamme supplémentaire, une vie, inconsciente souvent, des pulsions, des désirs…
» Der leibliche Vater ( Père ) », par exemple, c’est le père qui a conçu l’enfant.
Quand on dit: » Sie ist gesegneten Leibes » ( Elle a un corps sacré), cela signifie: » elle est enceinte « .
» Leibesfrucht ( fruit ) » correspondrait au bébé dans le corps de la mère, le fruit de ses entrailles.
Et puis, pour terminer, peut-être, cette expression:
» Keine Ehre im Leib haben » : ne pas avoir de dignité, d’honneur.. ( de tripes, de…)
Ces exemples montrent bien que le corps au sens de » Leib « .
Il existe pleinement, il est traversé par les émotions.
C’est la chair noble, sensible, liée à l’esprit.
Weiblichkeit et Fraulichkeit?
En ce qui concerne le substantif » Féminité », la langue allemande est plus élargie, mais cependant elle ne plaît pas toujours aux féministes.
Femme se dit: » Frau, Weib, Dame »
Il existe plusieurs manières de traduire Féminité en allemand: » Weiblichkeit, Fraulichkeit, Frauentum, Weiberart » .
Je ne retiendrai, que « Fraulichkeit et Weiblichkeit », plus proches de la présente recherche.
» Fraulichkeit « , correspondrait à ce qui s’adresse plus à l’apparence et vient de » Frau « ( femme).
C’est l’épouse: Frau HUBER, au sens de Madame HUBER et aussi toute la médecine féminine: » Frauenarzt » ( la gynécologie) .
Ce sont les maladies féminines, liées au sexe de la femme: » Frauenkrankeitheiten »
C’est aussi le mot utilisé pour traduire le mouvement féministe: » Frauenbewegung »
C’est aussi » Unsere Liebe Frau » ( Notre Dame) et tout ce qui concerne la recherche, les études sur les femmes, Women studies « Frauenforschung, feministische Wissenschaft « .
On évoque aussi le » Frauenmilch « , pour le lait maternel, et » Frauenraub « pour les rapts, prises d’otage, enlèvements de femmes et de fillettes » .
Mais le coeur de la femme, son essence, se retrouvent plus dans la notion de :
» Weiblichkeit « .
Ceci vient de « Weib » (femme ).
A noter que l’adjectif » weiblich » est aussi le ternie employé en grammaire pour le genre d’un substantif, et aussi celui qui est mentionné sur les passeports pour stipuler le sexe de la personne.
Mais » Weib » est parfois connoté péjorativement_
» Weibisch » est utilisé pour ce qui est efféminé chez un homme et » Weibgeschwâtz » désigne les commérages.
En revanche, » Weibertreue » définit la fidélité féminine.
Et on parle de » Mann und Weib « , pour le couple.
« Ein Weib « , c’est aussi une épouse, mais une vraie, qui ne porte pas forcément le même nom, mais qui partage la vie d’un homme.
C’est à la fois plus simple, et plus compliqué.
On parle ici de la femme, avec un homme ( Mânnlichkeit / Weiblichkeit ).
De l’accord entre féminité et masculinité, virilité.
» Weiblichkeit » semble plus tourné vers l’intérieur de l’être, ce qu’il vit, ressent en
particulier, qu’un homme ne pourrait éprouver.
Cela rime, dans mes associations personnelles, avec » weich « : doux, suave, tendre.
Alors que » Fraulichkeit » est plus orienté vers l’extérieur, ce qui paraît, ce qui est vu et peut se fabriquer.
» Weiblichkeit « , est discret, pudique, secret, il s’enfuit dès qu’il est dévoilé.
rEn même temps, il envahit la femme, la capture.
Elle est sans défense face à ce phénomène, ne peut lui échapper, et doit s’en laisser pétrir.
Pour ce qu’il en est du concept de » Fraulichkeit « , on peut dire qu’il est trop restreint, ne parvient pas à identifier la femme, dans sa subjectivité typique.
Alors que le principe de » Weiblichkeit » délimite une acception plus vaste, identité et subjectivité sont présentes.
On y trouve une conscience de soi, une existence, une épuration quintessenciée de la femme.
(article inachevé)
Cet article a été publié le Jeudi 1 avril 2010 à 0 h 02 min et est classé dans FEMINITE, Sexe, Théories psychanalytiques : Comment devient -on " Femme"?. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.